Le framager qui a survécu à l'éruption de la montagne Pelée
Hidehiro Tachibana
Un botaniste français m’a amené à Saint-Pierre pour me faire voir un grand fromager. C’est un arbre qu’admirait Aimé Césaire. Dans la préface de Nègre je suis, nègre je resterai, Françoise Vergès écrit ceci :
Césaire me montra ce qui restait du théâtre, puis demanda à son chauffeur de s’engager sur la route de Fonds-Saint-Denis. Il fit soudain signe de s’arrêter à son chauffeur, dans un tournant où un magnifique fromager étendait ses branches. L’éruption de 1902 avait calciné son tronc, et on l’avait jugé perdu. Cependant, cinquant ans plus tard, des bourgeons étaient apparus, et depuis il n’avait cessé de se développer. Césaire venait souvent admirer cet arbre, vieux de plus d’un sciècle : non seulement il avait survécu à une catastrophe, mais il désignait aussi, par son renouveau, le dédain de la nature pour les catastrophes. Césaire aimait fréquenter ces endroits et rêver, écrire des fragments de poèmes. Rêver surtout. (pp.12-13)
Césaire me montra ce qui restait du théâtre, puis demanda à son chauffeur de s’engager sur la route de Fonds-Saint-Denis. Il fit soudain signe de s’arrêter à son chauffeur, dans un tournant où un magnifique fromager étendait ses branches. L’éruption de 1902 avait calciné son tronc, et on l’avait jugé perdu. Cependant, cinquant ans plus tard, des bourgeons étaient apparus, et depuis il n’avait cessé de se développer. Césaire venait souvent admirer cet arbre, vieux de plus d’un sciècle : non seulement il avait survécu à une catastrophe, mais il désignait aussi, par son renouveau, le dédain de la nature pour les catastrophes. Césaire aimait fréquenter ces endroits et rêver, écrire des fragments de poèmes. Rêver surtout. (pp.12-13)